En novembre 2011, alors que Mario Draghi venait de remplacer Jean-Claude Trichet, Vigilances écrivait : « Comme il faudrait une gouvernance européenne et que, pour l’instant, il n’y en a pas, c’est la Banque Centrale qui, pour une période encore indéfinie, devra agir ... Tel Atlas qui portait le monde sur ses épaules, Mario Draghi devra porter l’Europe. Rarement responsabilité si grande aura pesé sur un homme si seul ».
Dix mois plus tard, l’éminent ancien élève des Jésuites italiens est parvenu à concilier l’étroitesse des statuts de la BCE avec la volonté de faire survivre la monnaie unique. Les décisions très attendues qu’il a annoncées jeudi 6 septembre en témoignent. Dès lors que l’institution européenne peut acheter des obligations émises par des Etats membres en difficulté, la porte est ouverte à la mutualisation d’une partie de leurs dettes. Mario Draghi fait comme si un gouvernement européen allait exister et, en attendant, se donne la possibilité de créer des Euro bonds virtuels.
Le système ne pourra évidemment devenir pérenne que si un gouvernement européen finit vraiment par exister. L’opération décidée le 6 septembre par la BCE ne suffira pas à sauver l’Euro. Elle ouvre un nouveau chapitre. La balle est dans le camp des Etats.
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