C’est agréable d’être propriétaire quand les prix de l’immobilier sont à la hausse, c’est désagréable quand ils sont à la baisse, cela devient tragique quand on doit à la banque plus d’argent que la vente de la maison ne peut en rapporter.
Des millions d’Américains sont dans ce cas. Selon une étude de Corel Logic citée par Thomas Friedman dans le New York Times, 38% des gens qui ont une double hypothèque sur leur bien immobilier sont « under water ». L’aptitude de ces surendettés à prendre des risques et, en particulier, à changer de résidence pour chercher un nouvel endroit est compromise. Adieu la mobilité du travail. Bonjour le chômage de longue durée. Les Etats-Unis où, traditionnellement, le chômage n’est que « frictionnel » n’y étaient pas habitués.
Normalement, cela devrait inciter les banques et les pouvoirs publics à se mettre d’accord pour un programme d’urgence. Les unes consentiraient quelques sacrifices sur des créances, les autres accorderaient quelques aides à des débiteurs nécessiteux. Hélas, la machine est grippée. Démocrates et Républicains ne s’entendent sur rien. Toutes les dépenses, tous les impôts, tous les projets font l’objet d’âpres discussions dans les diverses commissions d’un Congrès paralysé.
Les investisseurs, du coup, investissent peu. En attendant d’y voir clair, ils s’assoient sur leur « cash ». Les bilans des grandes entreprises débordent de réserves inemployées. En tout, près de 2.000 milliards de dollars selon les calculs des analystes financiers.
Embarras de richesses d’un côté, incertitudes de l’autre. La restauration d’une société de confiance et la relance de l’économie vont de pair (voir page 1). Cela pourrait être une chance. Le risque est qu’elle ne soit pas saisie.
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