L’élection de Pierre Gattaz à la tête du Medef est prévue pour mercredi (3juillet). L’industriel, patron de l’entreprise Radial, pourra ainsi succéder à Laurence Parisot dont le mandat se termine vendredi (5 juillet).
Rappelons qu’en 2009, ce passionné de « manufacture » a publié un livre (Le printemps des magiciens - La révolution industrielle c’est maintenant ! - Editions Nouveau Monde, 189 p. - Paris 2009) dont Vigilances a rendu compte dans les termes suivants :
« Par chance, ce livre n’a pas été « rewrité » par un journaliste respectueux des bonnes manières. Il n’est pas rédigé comme un rapport au Premier ministre ou comme la biographie d’un héros de l’économie. C’est, sans fard, le cri du cœur d’un industriel qui se bat tous les jours pour fabriquer des biens et pour les vendre.
Convaincu que sans industrie manufacturière un pays n’a pas d’avenir, Pierre Gattaz s’indigne des obstacles que la routine des uns et l’incompréhension des autres dressent sur sa route. Il en veut à l’Administration qui multiplie les règlements, il en veut aux capitalistes de la finance qui, par leurs excès, donnent une mauvaise image des « patrons », il en veut aux médias qui dressent des couronnes à des « services » réputés nobles et couvrent de condescendance des « fabrications » supposées banales. Il voudrait que beaucoup de PME deviennent des GME, comme Radial (chiffre d’affaires : 200 millions d’euros ; effectifs : 2.5000 personnes) qu’il dirige avec amour. Il envie l’écosystème (politico-économico-social) allemand qui est propice à une telle mutation et fait du « made in Germany » une référence universelle.
Certains puristes trouveront que ce livre comporte quelques outrances. Mais quelle importance ? Il n’y a pas de cri du cœur sans passion ni de passion sans démesure. L’important est de comprendre ce que ressent un « vrai » patron, de reconnaître l’utilité de son action et de faciliter la tâche de tous ceux qui lui ressemblent. »
Pour être fidèle à lui-même et à la tâche de renouveau industriel qu’il s’est assignée, Pierre Gattaz devra se libérer de deux pesanteurs. Il faudra, primo, qu’il ne se laisse pas engluer dans les subtilités des organisations patronales et les rivalités personnelles qui compliquent leur mission. Secundo, il devra résister à toute pulsion politique susceptible de faire croire qu’il est, par principe, hostile à un gouvernement « de gauche ». Libéral par-ci, Social-démocrate par-là, l’impératif industriel est une obligation à la fois transprofessionnelle et transpoliticienne.
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