Trois bonnes nouvelles

Cher Cheng,

La petite  surprise de l'élection du Président François Hollande, n'a pas été que ce soit lui. C'était une prédiction des experts avec une unanimité, sans précédent. En revanche, le score du perdant, le désormais citoyen Sarkozy, un finish tout à fait honorable, est plus fort qu'annoncé. Ce qui confirme que deux France politiques sont bien distinctes et le restent, au-delà de la personnalité des candidats.

Impossible, pour un temps, de savoir comment se comporteront les nouvelles équipes, ni les nouvelles directions qu'imprimera le nouvel élu.

Après dix ans de pouvoir de droite, c'est un renouvellement complet des responsables et il faut d'abord les voir au travail, surtout face à une situation économique et sociale tendue.

Mais l'élection du 6 mai comporte au moins trois bonnes nouvelles :

  1. L'interminable parenthèse électorale, qui monopolise les énergies et les attentions va se refermer dans près de deux semaines, après les législatives. On va recommencer à s'occuper des vraies priorités du pays.
  2. Le partage de l'opinion en deux blocs égaux ne donne aucune marge d'aventure à la nouvelle majorité. Elle se sait contrainte à des politiques dosées et prudentes.
  3. La France va pouvoir ôter ses œillères qui, depuis des mois, empêchaient tout discours public sur l'Europe et sur la relative modestie de notre place dans le monde.

En bref on va pouvoir renouer avec le réel, il était temps, car ce dernier n'a aucune raison de ménager particulièrement la France.

On entre dans une inévitable période d'essais. Un premier point sera probablement possible à la fin de l'année.

Jean-Louis Servan-Schreiber

Directeur du magazine CLÉS

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