Lorsqu’une personne est malade, elle va voir un médecin qui va établir un diagnostic et prescrire une ordonnance. Sauf, mauvais diagnostic, à la fin du traitement, la personne est rétablie. Filons cette parabole à quelques cas concernant non pas une personne mais un pays, en l’occurrence la France.
Je citerai trois exemples :
Prenons le cas des PME-PMI. Depuis le début de mes études en économie dans les années 80, j’entends et je lis le même diagnostic : absence de taille critique, faiblesse du développement à l’international, maigre niveau d’innovation… Près de trois décennies plus tard, rien n’a changé. Ou si peu.
Autre cas : l’école. Depuis une quinzaine d’années, classement après classement, la France affiche des résultats lamentables. Rapport après rapport, l’OCDE, notamment, attire l’attention sur la faiblesse des moyens alloués à l’école primaire. On sait que la capacité d’apprentissage est à son optimum dans cette tranche d’âge. On sait aussi que des classes surchargées – 25 à 30 élèves sauf peut-être dans les régions rurales – ne favorisent pas la concentration. On sait enfin que dans certaines zones urbaines "ghettoïsées", il faudrait dédoubler les classes ou, à tout le moins, ne pas dépasser 15 élèves par classe. Que fait-on ? Rien. On continue à accepter que près de 17 % des élèves ne maîtrisent ni la lecture, ni l’écriture, ni le calcul à l’entrée en 6ème. On continue dans le même temps à se désoler des 140 000 élèves qui quittent le système scolaire sans diplôme et sans maîtrise du socle commun de connaissances. Ce gâchis a un coût énorme.
Enfin un exemple d’actualité : l’état des finances publiques. On nous dit que l’heure est grave ; que le pays doit réduire ses déficits s’il veut conserver son triple A… De nombreux rapports ont passé en revue les différentes niches fiscales, évaluant leur rapport efficacité/coût. Leurs conclusions sont sans appel : on peut aller plus loin dans la réduction des déficits en s’attaquant aux niches dont le rapport est nul ou quasi nul. On aurait pu y voir une bonne nouvelle. Et bien non.
En cette période où il est de bon ton de se comparer à l’Allemagne, une conclusion s’impose : à l’une la ténacité et le courage, à nous la velléité.
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