Crise : on ne peut vouloir une chose et son contraire

L’excès des dettes publiques pousse les investisseurs à réclamer l’austérité mais l’absence de croissance qui en résulte les effraye. Ainsi l’Occident s’enfonce-t-il dans la crise alors qu’un juste diagnostic pourrait remettre l’économie en mouvement.

Le drame, tant aux États-Unis qu’en Europe, est que l’on s’est endetté au moment où l’on en avait le moins besoin, c’est-à-dire au moment où la croissance était suffisamment robuste. C’est maintenant qu’il faudrait s’endetter pour financer des investissements créateurs d’emplois tout en faisant la « chasse aux gaspi » sur les dépenses courantes.

David Cameron, l’actuel Premier ministre britannique, porte, de ce point de vue, une responsabilité particulière. Son prédécesseur travailliste Gordon Brown était candidat à la direction du FMI. En tant que sauveteur du G20 en 2009, il était l’homme de la situation. Cameron aurait dû l’appuyer. Il a, au contraire, mis son veto.

Ce n’est pas pour médire de Christine Lagarde qui est une femme courageuse et de grande qualité. Mais il se trouve que rien, dans son expérience passée, ne puisse faire d’elle le phare dont les navigateurs ont besoin dans la tempête actuelle.

Il n’est pas sûr que Gordon Brown, à sa place, parviendrait aujourd’hui à convaincre les dirigeants et les investisseurs du monde entier de la nécessité de s’attaquer simultanément à trois problèmes qui ne peuvent être résolus séparément. Du moins, serait-il en position de faire valoir que la dette publique, les difficultés bancaires et le chômage doivent être vus comme un tout. Un remède pour la dette qui pénaliserait l’emploi serait une mauvaise médication. Hélas ! C’est celui qui est aujourd’hui le plus généralement prescrit.

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