Lorsqu’une entreprise fait faillite, la loi ne protège pas uniquement les créanciers. Elle essaye de tenir compte des autres besoins. Pour les Etats rien n’est prévu. En cas de défaillance, les peuples sont en danger.
De ce constat, deux conclusions opposées peuvent être tirées. La première consiste à affirmer qu’il est urgent de mettre sur pied un Droit des faillites applicable aux Etats. La seconde souligne que l’existence même d’un tel Droit inciterait les Etats non défaillants et les institutions internationales à se croiser les bras au lieu de voler au secours des pays en difficulté.
L’actuelle crise grecque ne permet pas de trancher dans un sens ou dans l’autre. Les pays de la zone euro feront le nécessaire pour enrayer le risque de faillite mais rien n’indique qu’ils en feront assez pour atténuer les souffrances du peuple. Leur attitude se comprend puisque, comme l’a dit Mme Merkel, il ne faut pas donner l’impression que le laxisme peut être récompensé. Il n’empêche que la Grèce aujourd’hui (comme bien d’autres pays demain) a besoin de réformes de structure et que de telles réformes ont plus de chances d’être menées à bien si la société n’est pas prise à rebrousse-poil. Faute de lubrifiant, la machine peut se gripper. Toute la question est de savoir quelle dose est nécessaire.
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