L’erreur est humaine, ce qui est répété plait ! Malgré les coûts exorbitants de la crise, tant en emplois et détresses humaines qu’économiques, les évolutions promises pour les normes comptables IFRS ne préviendront pas de futures crises et n’accompagneront pas la reprise économique.
Pourquoi des normes comptables peuvent être centrales pour nos sociétés ?
Parce que la croissance nécessite la confiance de tous les acteurs de l’économie, du consommateur à l’entrepreneur en passant par le banquier. Qu’il y ait du flou, de l’incertitude, de la méconnaissance du risque et l’économie est ralentie ou en danger et la spéculation à la hausse crée des richesses virtuelles qui deviennent des trous noirs une fois dévoilés.
Pourquoi la norme IFRS - peu révisée - restera insuffisante ?
Dans un monde dit de perfection des marchés, la valeur d’une entreprise est égale à ses capitaux. En effet, si vous placez une valeur de 100 euros avec un prix du temps et du risque de 10%, il faut espérer avoir 110 euros dans un an pour tenter l’affaire, et donc une rentabilité égale au taux d’actualisation de 10%. En deçà on ne lancerait pas ce business par manque de rentabilité, au delà on ne pourrait vendre plus cher car un concurrent vous en empêcherait. De ce fait, rien de surprenant que la première étape des IFRS, supposant des marchés parfaits, ait été de proposer de remplacer la comptabilité de Bilan en coûts historiques d’acquisition par une comptabilité en juste valeur.
Pourtant lorsqu’un système est imparfait il convient de le réguler. Quand vous craignez les crues, vous mesurez les niveaux de l’eau le plus en Amont possible et prévoyez des bassins de rétentions.
Les normes pour détecter bulles et faillites seraient pourtant assez simples à construire …
L’imperfection des marchés est pourtant présente dans l’une des formule les plus simples de l’économie, donnée par le Nobel James Tobin, reliant « prix » et coûts des capitaux : Valeur = q * Capital. Si votre entreprise vaut 120 pour des capitaux engagés de 100 le q de Tobin, qui exprime la rentabilité composée globale, est de 1,2 et la création de richesse donc de 20%. Pendant la bulle internet le risque étant spéculé nul, le q de Tobin de certaines entreprises a même atteint 2,5. Si avec ce chiffre on ne détecte pas une spéculation !!!
La première mesure à prendre est donc de réintégrer dans les IFRS les tableaux de compte de résultat et Bilan classiques, et de pouvoir les comparer à un compte de Valeurs. Ce compte de Valeurs en partie double (valeur de marché versus valeur économique) doit permettre de faire apparaitre les bulles et les risque de faillite et de les estimer et localiser.
La valeur économique doit devenir centrale, à moins que le slogan des IFRS soit pour les crises : « No, we can’t ».
(1) Cf. Article détaillé publié dans La Tribune du 09 juillet 2009 par Georges Pariente et Didier Vanoverberghe.
Commentaires
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Si les marchés d'actions ne s'étaient pas dévoyés et n'étaient pas devenus des lieux de jeux de hasard, pratiquant rumeurs, désinformations, opacités, malversations, comportements mafieux, blanchiements d'argent sale, croupiers verreux, rackets autorisés,etc, nous n'aurions qu'à nous féliciter de leur invention.
L'une des erreurs fondamentales du système c'est que l'on fait croire au bon peuple que la valeur accordée à chaque instant par le "prix d'échange d'une action" est le reflet presque fidèle de la valeur économique globale de l'entreprise concernée.
En fait,c'est de ce pieux mensonge, que vivent beaucoup de gens.
Les actions ne sont pas un bout de l'entreprise mais uniquement un outil du domaine du Droit, et cela fait toute la différence...
Echanger des actions ce n'est qu'échanger un droit en oubliant, bien sûr, le devoir qui lui est associé, pudiquement appelé "le devoir d'actionnaire", autrement appelé, "fidélité d'actionnaire dans les moments difficiles".
C'est aussi de l'oubli généralisé de ce "devoir d'actionnaire" que vient la difficulté car les propriétaires d'actions en Bourse sont toujours aux aguets pour revendre leurs titres non seulement si leur rendement baisse mais surtout lorsqu'il est question d'apporter de l'argent à "l'entreprise réelle sous-jacente" dont ils ne se préoccupent que lorsqu'elle a le teint frais et rose !
Nous sommes loin, hélas, de la vraie valeur économique, dite par les spécialistes, la "valeur fondamentale" dont tous les financiers n'ont plus cure depuis que la loi d'airain des "chartistes" est devenue la Vérité du dieu Marché!
Cela ne
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Que de vérités sont dites dans ces échanges qui me semblent avoir une "valeur" pédagogique indéniable !
Dommage, vraiment, qu'elles restent "enfouies" dans le coffre-fort profond de ce blog ...
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