Il n’est pas interdit d’agir intelligemment mais il n’est pas intelligent de s’en vanter. Dans un pays où la plupart des grandes entreprises sont à la merci d’un actionnariat international, volatile et infidèle, il est compréhensible que le gouvernement essaye de contrecarrer certaines OPA jugées intempestives. Mais pourquoi brandir l’étendard du « patriotisme économique » ? Si c’est pour séduire l’opinion française, c’est un mauvais calcul puéril. Si c’est pour se faire respecter à l’étranger, c’est un mauvais calcul arrogant.
Depuis juillet 2005, plusieurs mesures défensives ont été concoctées. A l’exception de l’opération « Suez/GDF », toutes auraient pu être étudiées puis mises en oeuvre dans la discrétion. Aucune n’avait besoin d’être assortie de postures de bravade susceptibles de provoquer des chocs en retour. D’ores et déjà, certaines entreprises françaises, désireuses de s’agrandir à l’étranger, risquent d’être mal reçues.
Dominique de Villepin est évidemment sincère lorsqu’il établit une distinction entre patriotisme et nationalisme. L’expérience montre, hélas !, que le patriotisme de l’un peut être considéré par l’autre comme du nationalisme … et que le nationalisme est une maladie contagieuse.
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Si on en croit le dictionnaire, le terme de "patriotisme" se dit de celui qui "aime sa patrie". Or que signifie le terme de "patrie" selon la même source ? Il s'agit d'une "communauté politique" d'individus vivant sur le même sol et liés par un sentiment d'appartenance à une même collectivité, notamment culturelle, linguistique ".
Si l'on poursuit le même exercice "scolaire" pour le concept d'économie, on trouve :"ensemble des activités d'une collectivité humaine relatives à la production, à la distribution et à la consommation des richesses". A noter que l'étymologie d'économie nous conduit au terme grec ancien " oikonomia", qui signifie "Administer la Maison".
Il me semble que nous avons là des clés sérieuses et officielles pour analyser froidement le nouveau concept de "patriotisme économique" qui fait florès en ce moment un peu partout !
En première analyse j'y trouve les liens suivants :
>> patrie
= communauté + politique + individus + même sol + sentiment d'appartenance + sentiment collectif + ... "
>>> économie
= collectivité humaine + ensemble d'activités + production/distribution/richesses + administrer la "maison".
Je constate que l'économie ne semble avoir de lien étroit avec le terme de "patrie" que si l'on prend le sens premier, grec qui fait référence à la "Maison", donc à un "sol, lieu de vie d'une communauté".
Le concept de "patriotisme économique", en toute logique, ne peut avoir de sens cohérent que si l'économie concerne la Maison donc la "patrie".
Dans cette hypothèse, avoir un comportement de "patriotisme économique" reviendrait à dire que l'on s'intéresse à " Admnistrer la Maison commune ", donc la patrie.
Mais on peut trouver un autre sens qui s'appuierait sur la création d'une nouvelle identité entre "communauté" et "lieu où s'exercent les activités de l'économie".
Dans ce cas, seule l'entreprise, correspond à cette définition et on imagine, de ce fait, que l'entreprise n'est plus identiquement "nationale".
On comprend donc que si la "patrie" aujourd'hui recouvre le même champ que l'"espace d'activités économique", il faut en conclure que :
nouvelle patrie = entreprise étendue hors du champ traditionnel du sol où vit la communauté.
Et, en effet, la perspective nouvelle pour les individus et les états de se positionner par rapport à ces deux situations, crée dans leurs esprits respectifs une sorte de "schizophrénie".
Dans la seconde acception, les individus et les états perdent leur "personnalité" propre au profit de celle de l'entreprise, qui n'est, évidemment, aucunement "nationale" car elle n'est de nulle part !
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