On a pu croire, pendant quelques jours, que Nicolas Sarkozy avait lancé un ambitieux débat sur la couverture du risque dépendance, complément logique de la réforme des retraites. Au cours de son intervention télévisée du 16 novembre, il a même reparlé de création d’une « nouvelle branche de la sécurité sociale » pour couvrir ce « cinquième risque » avec un calendrier qui semblait précis : consultation pendant six mois, loi à l’automne 2011.
Et puis, dès le discours de politique générale du super-premier ministre François Fillon, le sujet semblait avoir dégringolé de plusieurs étages dans la liste des priorités. L’explication est relativement simple. Ce débat a trop tendance - même chez les spécialistes du dossier- à se focaliser sur le financement de l’APA, l’allocation réservée aux personnes âgées dépendantes dont les ressources financières sont trop faibles pour financer un séjour dans un établissement spécialisé. Son poids financier - déjà plus de 5 milliards - menace de faillite les départements qui en sont les financeurs. Du coup, cela devient un nouveau débat sur un trou à combler et de nouveaux impôts ou cotisations à trouver.
La perspective change très substantiellement si on pose la question d’une assurance obligatoire comme celles que nous payons pour l’automobile ou la santé. Nicolas Baverez la pose dans sa chronique du Point (n° du 25 novembre) mais il la pose en termes pour le moins discutables : constitution d’un droit à rente individuel par capitalisation à partir de 45 ou 50 ans. En gros, il propose de rendre obligatoire ce qui existe et que les assureurs n’arrivent pas à vendre.
Pour en sortir considérons que même si le nombre de personnes très âgées et le nombre de personnes dépendantes (qui peuvent aussi être jeunes) va augmenter, toute la population ne sera pas touchée, pas plus que tout le monde n’aura à subir un accident grave ou un incendie. C’est là, sans doute, que réside la solution : une assurance à coût relativement faible parce que payée par tout le monde pour soulager certains. La puissance financière d’une assurance que tout le monde paye, jeunes ou vieux, malades ou bien portants est considérable et cette nouvelle cotisation peut être bien acceptée. A condition que tous les payeurs aient en retour « l’assurance » d’être couverts en cas de pépin.
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