La numérisation des livres ouvre deux marchés distincts : celui des livres entiers devenus accessibles sur écran ; et celui des extraits « googlelisés », répartis en fonction des sujets et consultables à tous moments.

Actuellement, le premier marché est en pleine expansion (les ventes d’ebooks aux Etats-Unis ont triplé en un an) et les éditeurs s’en réjouissent. On peut parier, cependant, qu’en l’espace d’une génération, et peut-être moins, la fonction utilitaire prendra le dessus.

Si, par exemple, votre fils s’intéresse à la pêche, il trouvera, s’il le veut, des dizaines d’extraits de romans où il est question de parties de pêche. Les optimistes diront que cela lui fera découvrir des auteurs que, sans cela, il n’aurait jamais connus. Les pessimistes objecteront que Proust n’est pas réductible en madeleine ni Tolstoï en Bérézina. Rares en tout cas, seront les bibliophiles.