Aucun candidat à une réélection présidentielle n’a, sauf erreur, jamais dit : « Dans mon premier mandat, j’ai fait des bêtises (par exemple celle-ci et celle-là) mais j’ai beaucoup appris. Maintenant, j’ai de l’expérience. C’est indispensable en ces temps difficiles. Donc il faut me réélire ».
Si aucun ne l’a fait, c’est sans doute qu’il y a de bonnes raisons. Les candidats à une réélection sont des pros. Ils savent peser les risques et apprécier les chances. Sans doute craignent-ils qu’un peu d’humilité démobilise leurs fans sans, pour autant, désarmer leurs adversaires.
Et les électeurs hésitants ? Certains ont du mal à comprendre. Ceux qu’on moque en les qualifiant de « flottants » sont les plus consciencieux. Ils ne votent pas comme des robots et s’efforcent de bien faire. Un minimum d’auto critique et d’honnêteté rétrospective leur conviendrait. Exemples de questions qui fâchent : entre la réforme du système de santé et la lutte contre le chômage, Obama a-t-il choisi la bonne priorité ? Et fallait-il, en France, subventionner les heures supplémentaires plutôt que s’efforcer (comme en Allemagne et ailleurs) à sauver, au moins partiellement, des emplois ?
En période de crise, les candidats sortants ont forcément un handicap. De même que lorsqu’on dort mal, on se tourne de l’autre côté, de même les électeurs déçus ont tendance se détourner. D’où la question : un candidat sortant peut-il incarner le changement si ses actions antérieures sont prétendument irréprochables ?
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