« Si j’étais Président » (jeu français)

On dit que les Français ne s’intéressent plus à la politique mais il suffit d’avoir écouté certaines conversations de vacances pour savoir qu’un de leurs jeux favoris pourrait s’intituler « Si j’étais Président ».

Les propositions énoncées traduisent des inquiétudes et des aspirations diverses mais montrent, presque toutes, qu’une politique, pour être crédible, doit pouvoir se résumer en une phrase qui serve de pivot aux réformes à mettre en œuvre.

C’est, en creux, le principal reproche fait à Nicolas Sarkozy. Le Président donne l’impression d’ouvrir des chantiers successifs et disparates. D’ailleurs, quand Claude Guéant s’est exprimé (le 27 mars 2009) à un petit déjeuner du Club, il s’est livré à une brillante énumération mais s’est abstenu de définir une ligne directrice. Et, quand il lui a été demandé s’il y avait un lien entre toutes les réformes, il a répondu « richesses et justice ». C’était du « comment » ; il manquait un « pourquoi ».

Toutes proportions gardées, on peut tenter l’analogie entre la démarche actuellement proposée aux membres du Club et celle qu’aurait pu (ou dû ?) adopter Nicolas Sarkozy. Son ambition, semble-t-il, est de dynamiser la France. C’est ce que nous appellerions un « domaine clé » à l’intérieur duquel il lui eut été loisible de choisir comme « points clés », quelques réformes emblématiques. A partir de cela, le reste se serait articulé.

Si le prochain remaniement ministériel n’est pas seulement un replâtrage et que son but est de donner le signal d’un nouveau départ, il se devra d’offrir quelques « points clés » à la compréhension publique. Même problème pour le parti socialiste : il concocte un « projet » dont les ébauches, pour le moment, semblent désordonnées.

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