A Bahreïn, les chiites contestataires sont violemment réprimés. En Arabie, les chiites (même non contestataires) sont étroitement surveillés et souvent discriminés. Pourtant, l’Iran qui est, pour ainsi dire, leur « maison mère » se contente d’émettre de vagues protestations. Pourquoi ? Parce que les autorités de Téhéran ont une autre priorité. A leurs yeux le gros lot, le jackpot, c’est l’Irak.
Le 31 décembre, toutes les troupes américaines (47.000 hommes et beaucoup d’équipements), devront avoir quitté le pays. Rien ne prouve que, dès le premier janvier 2012, les forces de sécurité irakiennes seront capables de maintenir l’ordre. Les Américains, en tout cas, ne le croient pas et leur chef d’état-major, l’Amiral Mullen, l’a fait savoir au Premier ministre irakien, M. Maliki, dans l’espoir que celui-ci demande à quelques éléments américains de rester sur place. La réponse se fait attendre et tout indique que, pour la plus grande joie des Iraniens, le silence durera longtemps.
D’ores et déjà, les Iraniens on plus d’influence en Irak que les Américains. Les chiites sont majoritaires dans le pays. Un de leurs partis représentés au Parlement conserve en outre une milice armée et son chef, Moqtada Al-Sadr, a juré que si des soldats américains restaient sur place il leur ferait tirer dessus. Le moins que l’on puisse dire est que le Premier ministre est dans une position délicate. Il n’est, en tout cas pour l’instant, guère enclin à prendre le risque de revenir sur les accords signés en 2008 sur le retrait en 2011 de toutes les troupes US.
On est loin du temps où Georges W. Bush espérait « coincer l’Iran » entre un Irak et un Afghanistan devenus de fidèles alliés des Etats-Unis !
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