Seuls les Etats-Unis pouvaient se permettre de briser le tabou concernant le nucléaire civil en Inde. De même, seuls les Etats-Unis sont assez puissants pour gommer les excès de la mondialisation. D’où l’importance d’observer la montée d’un courant contestataire (vaguement alter mondialiste) en Amérique. Ce courant a au moins deux sources.
D’abord, la crainte des délocalisations remue les syndicats et trouve un large écho au Congrès. La Chine est dans la ligne de mire. Son excédent commercial sur les Etats-Unis a atteint un record en 2005 (202 milliards de dollars) et le pays, selon l’expression d’un patron de PME menacée, est accusé « de vendre une main d’œuvre esclave à des multinationales qui en profitent ».
De plus, les inégalités de revenus s’aggravent. Pour les moins favorisés, les revenus sont en baisse. Pour beaucoup, ils stagnent. Pour les 20 % du haut de l’échelle, ils n’augmentent en moyenne que de 1 % par an. C’est le top 1 % qui rafle la mise et, plus grave encore, c’est le top 1 ‰ qui prend, à lui seul, l’essentiel du gâteau. La mondialisation n’est évidemment pas la seule cause de cette disparité mais un mouvement est en train de naître et l’Amérique se trouve, à nouveau, en position de défricher l’avenir.
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