Sarkozy ou Villepin ? Ségolène ou un « Monsieur » ? Les Français ne parlent que de cela et il n’y a pas de quoi sourire. La France roupille depuis 18 ans et les gens ont compris qu’il était temps que ça bouge. Le deuxième septennat de Mitterrand a été celui d’un homme malade qui se réfugiait dans le « ni-ni ». L’immobilisme a continué sous Chirac dont c’est, sans doute, la nature profonde. Le malaise est, aujourd’hui, si palpable que les candidats ne peuvent plus se permettre de faire campagne sur le thème de la continuité.
Sarkozy l’a compris depuis longtemps puisqu’il a été le premier à employer le mot « rupture ». Il a une longueur d’avance sur Villepin à qui il reste cependant quelques mois pour sortir de l’ombre chiraquienne et convaincre les Français qu’il peut vraiment incarner le changement. Ségolène, quant à elle, est (à la fois par chance et par mérite) l’image même de la rupture. D’abord c’est une femme. Ensuite, malgré sa longue pratique de la politique, son langage n’est pas politicien. Elle parle de « désirs d’avenir », c'est-à-dire de « pourquoi » et fustige les technocrates qui s’enferment dans le « comment ». Peut-être un des candidats potentiels du PS saura-t-il, à son tour, insuffler de l’espoir. On comprend que les Français se passionnent. Ils veulent que quelqu’un, là-haut, sonne le réveil.
Commentaires
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La discussion est intéressante sur ce vocabulaire de "rupture"...
Qui dit "rupture" dit "rompre" c'est-à-dire au sens propre : casser quelque chose. En cela, M. Sarkozy tente de surfer sur un sentiment de ras-le-bol assez présent me semble-t-il dans le pays, et qui parfois n'est pas loin de la colère. C'est une stratégie qui peut s'avérer payante, mais qui porte aussi une certaine violence intrinsèque, à manipuler avec précaution. La rupture est, aussi, une aventure...
Pour ma part, je préfère le terme de "changement". Mais de toute évidence, dans la sphère politique, il a été affadi par de précédentes campagnes du PS, pour n'avoir pas été suivi des effets attendus.
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